[Taverne Le Saviez-vous ?] Un peu de culture liée au JDR et aux Bestiaires.

Ici je mettrais quelques anecdotes : mythiques, historiques, littéraires, de sciences naturelles, en rapport avec le jeu de rôle et/ou les créatures et animaux des bestiaires.

Et je commence avec.....

[cadre]Les Gnomes.

[float=right][/float] Les Gnomes viennent à l'origine du peuple des Fées, les fées les surnomment "les exilés" (du Premier Monde des fées). Tout comme les Aasimars et les tieffelins, les gnomes peuvent avoir moult apparences. Ils peuvent avoir des couleurs de cheveux, d'iris ou de peau inhabituelles (la peau bleu-gris, les cheveux verts), des sourcils accentués comme des antennes, des barbes ou coiffures improbables, des yeux ou un nez surdimensionnés par rapport à sa taille de visage, un nombre atypique de doigts aux mains et/ou aux pieds, des oreilles rondes ou pointues.

Bref les gnomes sont pratiques pour pouvoir incarner des créatures de taille P de n'importe quelle apparence ou presque (un gnome pourrait très bien avoir cette apparence ci-contre).
Le problème avec les gnomes, c'est qu'il peuvent tout aussi bien avoir parfois une apparence tout à fait normale, ressemblant à des humains de petite taille comme les halfelins. Du coup les gnomes peuvent être confondus avec ces derniers, avec les nains (en anglais le nain de jardin est nommé Garden Gnome), avec les demi-elfes (selon la taille), avec les lutins (dont ils sont une branche particulière), ou les trollens (petits trolls dont ils seraient cousins). Les gnomes sont issus du folklore européen (Islande, Allemagne, Russie).

En Pathfinder.
Les Gnomes font de bons Ninjas, un gnome débrouillard préférera cette classe plutôt que celle de Roublard. Sinon Barde par défaut, le thème (et le bonus en Charisme) aidant. Ils font aussi de bons Oracles et Ensorceleurs (le bonus en Charisme aidant), notamment de lignage féerique. De par leur thème, ils sont aussi crédibles en tant que Cinétiste, Alchimiste (inventeur par nature, une bonne Constitution aide à survivre plus longtemps aux concoctions) et Druide (notamment avec l'archétype Orateur féerique).[/cadre]

[cadre]Les Halfelins (ou Hobbits).
[float=left][/float] Les Halfelins sont issus à l'origine du roman The Marvellous Land of Snergs (de l'auteur britannique Edward Wyke-Smith, publié en 1927) qui s'inspire de créatures du folklore Irlandais. Tolkien s'en inspire pour les hobbits, qui sont récupérés à leurs tour par TSR sous le nom "Halfelins" ou "Petites Personnes".

On prête aux halfelins les traits et le caractère du suricate et de la marmotte (l'origine du mythe ?). Ils en tirent un bon équilibre et des dons d'acrobate. Les halfelins se caractérisent par leur petite taille, leur pieds de bonne pointure à l'abondante pilosité, leurs oreilles légèrement pointues et leur visage rubicond. Hormis ces détails et contrairement aux gnomes, les halfelins ont toujours une apparence humaine. Leur couleur de peau varie de l’ivoire au marron moyen, la plupart des halfelins ont les yeux noisette ou brun clair, mais il n’est pas rare d’en trouver avec des yeux verts ou bleus. Les halfelins sont fiers, à juste titre, de leur épaisse chevelure brillante de blond doré à brun moyen et du pelage qui couvre leurs pieds. En revanche ils ont une pilosité faciale plutôt faible ou inexistante, au mieux tout juste de quoi faire un bouc. La caractéristique la plus étonnante des halfelins est peut être le fait que nombre de leurs qualités passent inaperçues. Lorsqu’on les observe de manière objective, les halfelins se révèlent être une race courageuse, intelligente, généreuse, loyale et futée. Mais pour ceux qui les entourent, les halfelins sont des êtres sans intérêt qui se tiennent à l’écart et se fondent dans le décor. Les halfelins n’ont pas de légendes évoquant une ancienne patrie, tout comme il n’existe pas de berceau de la civilisation halfeline duquel ils seraient originaires. Au lieu de cela, ils sont toujours apparus dans les colonies humaines. Partout où les humains ont foulé la terre, une ombre halfeline les suivait. Si l'on se fie à l'histoire des snergs, dont ils sont inspirés, les halfelins seraient issus du métissage des humains avec le "petit peuple" (le Leprechaun, sa version écossaise le Farfadet, ou pourquoi pas les Gnomes justement), ce qui expliquerait leur chance insolente. Chez les elfes existe une légende affirmant que les premiers halfelins seraient issus du métissage autant outrancier que très rare entre elfes et nains. D'où le terme "halfelin" contraction elfique de elfe-nain.

En Pathfinder.
Par nature les Halfelins sont des Roublards nées, grâce à leur talent pour l'acrobatie et l'escalade (le bonus en Dextérité ça aide aussi), leur esprit touche-à-tout et économe. Sinon de par leur thème ils sont crédibles aussi en tant que Barde (le bonus en Charisme aidant), Paladin, Chevalier, Moine, Hypnotiseur, Rôdeur ou Druide.[/cadre]

[cadre]L'Aarakocra.

[float=right][/float] Les Aarakocras sont une variante personnalisée D&D du Garuda (une créature de la mythologie hindouïste) et il s'agit à la base d'hommes-aras (perroquet).
Au Japon, l'équivalent du Garuda importé du bouddhisme se nomme karura, parfois traduit par Karoca (pureté) en anglais et d'autres langues.
De là vient la combinaison Ara-karoca dont l'anagramme inventé par Donjons & Dragons donne Aarakocra.
L'Aarakocra est une créature non-OGL, mais Pathfinder a contourné astucieusement le problème en intégrant le Garuda (à l'origine de l'Aarakocra) dans ses bestiaires.
D&D5 a suivit le mouvement en donnant à ses Aarakocras l'apparence de rapace du Garuda de Pathfinder, au mépris même de l'origine de leur nom.

En Pathfinder.
L'équivalent Pathfinder de l'Aarakocra serait donc en toute logique le Garuda.
Sauf que l'Aarakocra est une créature jouable dont les D.V. dépendent de son niveau de classe en 3.5 et D&D5, ce qui n'est pas le cas du Garuda, qui a un FP9.

Mais Paizo y a pensé et dans un premier temps a produit les Syrinx, un équivalent en homme-hibou du garuda mais dont les D.V. dépendent du niveau de classe.
Syrinx est à l'origine une nymphe de la mythologie grecque qui aurait crée cette race de gardiens du même nom. Fuyant les attentions du dieu Pan, elle se transformera en roseaux. Pour se consoler, Pan coupa quelques roseaux et les colla ensemble avec de la cire d'abeille, fabriquant ainsi la première flûte de Pan, appelée aussi « syrinx ».
Du coup "syrinx" est également le nom donné à l'appareil biologique qui chez les oiseaux remplace le larynx.

Si d'aventure le joueur est attaché à l'apparence typique de l'Aarakocra, que ce soit la version Ara (D&D 3.5) ou aigle (D&D 5), on peut partir alors du strix (équivalent mâle des harpies, bien que des femelles strix existent désormais depuis peu) et en prenant les traits alternatifs "Effrayant" puis "Gardien diurne" obtenir un strix semblable à un Aarakocra.
Ou bien partir du syrinx (via le trait alternatif "Oppressif"). Sinon, peu de temps avant la sortie de la seconde édition, Paizo a sorti l'Egalit pour Pathfinder 1 et son équivalent l'Espraksa pour Starfinder. D'autres solutions alternatives existent : comme la possibilité de partir d'un tengu avec le trait racial alternatif "Planeur", puis le don Ailes de tengu au niveau 5. Ou encore partir d'un Aasimar avec l'héritage racial alternatif Sang de Garuda, puis prendre le don Ailes d'ange au niveau 10.
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[cadre]Le Skaven (ou homme-rat, ysoki, nezumi).
[float=left][/float] Certains noms libres de droit donnent l'impression d’appartenir a une société, alors que ce n'est pas le cas.
Par exemple le nom "Skaven" n'appartient nullement à Games Workshop /Warhammer, comme beaucoup le croient.

C'est un nom libre de droit inventé à l'origine par le romancier Fritz Leiber dans ses œuvres du Cycle des épées relatant les aventures de Fafhrd et le Souricier Gris.
Le nom vient de l'anagramme d'une autre créature de la mythologie scandinave, le Skvadern (diminutif Skvader), ce qui donnait Skavendr (diminutif Skaven).
Le terme a été employé pour la première fois lors d'une correspondance entre Fritz Leiber et Harry Otto Fischer (un autre auteur de Fantasy) en 1934.
Ils se sont évidemment inspiré du folklore japonais et de l'obake (bakemono ou henge yōkai) appelé Bakenezumi ou Nezumi-Otoko (Nezumimimi au féminin) ainsi que d'une créature similaire des mythes scandinaves qui est décrite sans être clairement nommée (d'où le fait qu'ils soient parti du nom d'une autre créature scandinave).

Les deux auteurs ne sont pas n'importe qui, puisque c'est d'eux que viendrait également le terme de « Sword and Sorcery ».
Le nom "Skaven" s'est logiquement ensuite popularisé entre 1970 et 1988, durant la parution de Fafhrd and the Gray Mouser et le reste du Cycle des épées.
C'est ainsi que dès 1984 Games Workshop s'empare du nom pour les hommes-rats de son jeu Warhammer. Laissant sous-entendre qu'il a inventé ce nom et qu'il aurait des droits dessus (ce qui évidemment n'est pas du tout le cas).

En Pathfinder.
Le nom du skaven change selon les univers et cadres de campagne. En Golarion il est simplement appelé "Homme-rat" (Ratfolk en V.O.) ou "Ysoki", tandis que dans d'autres univers PRPG1 on retrouve plus souvent le terme de "Skaven", ou parfois de "Nezumi" (nezumimimi, nezumi-otoko) dans les cadres de campagne de style asiatique.[/cadre]

[cadre]Le Huline (ou homme-félin, bakeneko, neko uwu).

[float=right][/float] Ce n'est pas une surprise pour les habitués des mangas, le huline est au départ issu du folklore japonais. Cependant bien avant ça il est à noter que les premières apparitions de chats humanoïdes apparaissent dans le folklore hindouiste, via Keibu Keioiba (moitié humain, moitié tigre) ou Narasimha (mi-homme, mi- lion).
Toutefois dans le folklore japonais c'est un Bakemono (également appelé Obake) qui porte les noms de Bakeneko, Nekomata, Neko Uwu ou Nekomimi, selon sa puissance, son alignement et/ou son genre. Il ne faut surtout pas le confondre avec le Maneki-Neko (alias le Chat du Bonheur). Techniquement c'est un chat-monstre, reste que le terme de "monstre" peut 'appliquer à tout et n'importe quoi.

Pendant longtemps, c'était malheureusement le sens péjoratif qui dominait, faisant écho à la terreur qu'inspirait les chats noirs dans le médiéval occidental. On parlait de chat fantôme qui hantait son foyer en menaçant la maisonnée et en projetant des boules de feu. Se dressant sur ses pattes arrière afin de prendre forme humaine.
On racontait qu'il finissait par dévorer son maître dans le but de prendre sa place. Comme il pouvait aussi avoir l'apparence d'un chat tout à fait ordinaire, on ne laissait pas approcher les chats des cadavres car la légende voulait aussi que le bakeneko ait le don de réanimer un corps sans vie en sautant sur celui-ci, le ramenant ainsi à la conscience. On racontait aussi qu'il adorait laper de l'huile de lampe (ce qui fait que beaucoup de chats aient pu être accusés à tort, cette huile étant alors faite à partir de graisse de poisson) ou que leurs cadavres prenait la taille de celui d'un homme.

Parmi les autres légendes sur le bakeneko, il y a celle d'un homme dont la mère aurait subitement changé de personnalité après la disparition de son chat. Les années qui suivirent cette disparition virent le repli de la mère sur elle-même, refusant la compagnie de sa famille et de ses amis, allant jusqu'à prendre ses repas seule dans sa chambre. Un jour, en observant à travers la porte entrouverte de sa chambre, Takasu surprit une silhouette monstrueuse ressemblante à celle d'un chat humanoïde, portant les vêtements de sa mère et dévorant la carcasse d'une proie. Assailli par le doute, il trancha le corps de la chose qui reprit la forme du chat disparu le lendemain. Il y a aussi cette histoire de chat (soupçonné d'être un bakeneko) qui se réchauffait près d'un feu et s'y brûla la queue, qui prit feu. Il traversa ainsi la ville, réduisant en cendres un grand nombre d'habitations. Pour que cela ne se reproduise plus, l'empereur décréta que tous les chats devraient se faire couper la queue.

En fait, au début du XVII e siècle les Japonais utilisaient les chats pour tuer les rats et les souris qui menaçaient les vers à soie. À cette époque, il était illégal d'acheter ou de vendre des chats, si bien que les rues des cités japonaises voyaient les chats errants pulluler. Dès lors, les légendes sur le bakeneko commencèrent à voir le jour : des chats marchant sur leurs pattes arrière, des chats qui parlent, changent de forme et ressuscitent même les morts. La superstition voulant que de la longueur de la queue du chat dépende son éventuelle transformation en bakeneko, là encore les Japonais prirent l'habitude de leur couper la queue (ce qui est horrible quand on sait à quel point leur queue joue un rôle vital pour l'équilibre et la communication).

Par la suite, on a différencié le bakeneko du nekomata. Le premier serait juste malicieux et parfois source de catastrophes, mais sans pour autant être mauvais. Tandis que le deuxième (issu du folklore chinois) serait réellement méchant et posséderait deux queues. Ainsi dès le début de la période Kamakura, au début du Tenpuku (1233), on parle de chat humanoïde ayant mangé et tué plusieurs personnes en une nuit. C'est la première apparition du nekomata dans la littérature japonaise, et on parlait du nekomata comme d'une bête des montagnes. D'autres récits annoncent qu'il se transformerait en humain ou en chat classique, pour tromper les gens (ce qui veut dire que le chat de Takasu était en réalité un nekomata). Plus sombre et malveillant que les bakeneko, le nekomata aurait des pouvoirs de nécromancie, et en ressuscitant les morts, les contrôlerait par des danses rituelles - en faisant des gestes avec la patte et la queue. Ils seraient associés à des feux étranges et à d'autres événements inexplicables.

Malheureusement une croyance populaire apparue à l'époque Edo disait que les chats domestiques se transformeraient en nekomata en vieillissant (« un chat âgé de plusieurs années finira par avoir deux queues »), et les nekomata des montagnes ont été interprétés comme des chats qui s'étaient enfuis et étaient venus vivre dans les montagnes. Pensant que les chats ne doivent pas être élevés pendant de nombreux mois et années, beaucoup furent abandonnés au bout d'un certain temps. Ou alors pour pouvoir les garder on coupait parfois la queue des chatons par précaution car on pensait que si leur queue ne pouvait pas fourcher, ils ne pourraient pas devenir des nekomata (décidément, pauvres chats).

Fort heureusement la croyance a évolué avec le temps, les gens découvrant les bienfaits du chat domestique (ronronthérapie, élimination des nuisibles, favorise les émotions positives, symbiose) et dès lors la conviction devint que seuls les chats maltraités pouvaient devenir des nekomata (souvent après leur décès). Et plus il a été maltraité avant sa transformation (ce qui veut dire longtemps, sous-entendant qu'il peut être âgé), plus le nekomata est réputé avoir de pouvoir.
On parle même de malédiction sur sept générations à la suite de la mort d'un chat. Du coup à l'inverse, les chats bien traités et/ou traités avec respect sont plus susceptibles de devenir des bakeneko, voire des maneki-neko. Une légende voudrait aussi que des humains particulièrement proches ou bienfaiteurs avec la race féline reviendraient en tant que bakeneko dans une autre vie. D'ailleurs H.P. Lovecraft s'inspire de tout cela pour Les Chats d’Ulthar, entre autres.

L'arrivée des mangas à l'ère moderne a détourné ensuite le mythe du bakeneko pour obtenir les Neko Uwu, c'est-à-dire des jeunes hommes (neko boys en occident) ou des jeunes filles (neko girls en occident) avec des attributs de chat (oreilles, queue, griffes). Contrairement au bakeneko, le neko uwu a donc un physique plus humain. Dans le cas d'une jeune femme, le terme varie encore selon l'âge et le degré de sensualité : Nekoko, Nekomimi, Nekomusume.

Dans les années 80, la culture japonaise débarque en occident via les premiers jeux vidéos et mangas. C'était aussi une époque où les noms "trop asiatiques" étaient "occidentalisés". Ainsi les bakeneko, nekomata, neko uwu ou nekomimi devirent en occident les Hulines. C'est sous ce nom que ces humanoïdes ont été popularisés dans le reste du monde, notamment via les jeux de l'univers Lands of Lore qui en avait fait sa race fétiche. Land of Lore avait révolutionné le RPG FPS par ses décors grandiloquents et dépaysants (pour l'époque), mais surtout en étant le premier du genre à utiliser de vrais acteurs pour interpréter des PNJ (en intégrant des séquences filmés dans des décors 3D) lors d'interactions avec le PJ ou durant les cinématiques. De fait le huline pouvait tout aussi bien avoir une apparence presque humaine qu'une apparence le rapprochant plus du félin anthropomorphe. C'est l'image qui perdure aujourd'hui.
Y compris dans la saga Elder Scrolls de Bethesda Softworks, où les Hulines sont renommés Khajiits afin de se les réapproprier.

En Pathfinder.
Le nom des Hulines change selon les univers et cadres de campagne. En Golarion il est simplement appelé "Homme-félin" (Catfolk en V.O.), tandis que dans d'autres univers PRPG1 on retrouve plus souvent le terme de "Huline", ou parfois de "Bakeneko", "Neko Uwu", "Neko Girl/Nekomimi" dans les cadres de campagne de style asiatique. Il y a aussi son opposé, le Nekomata.[/cadre]

[cadre]Kraken, seiche, pieuvre, poulpe, calamar, encornet, supion... quelle différence ?
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J'ai lu ou entendu toutes sortes de choses à ce sujet, dont la plupart sont fausses. Je me souviens même d'une célèbre émission culinaire qui osait dire par exemple que le poulpe c'est le nom de la pieuvre une fois cuisinée (ce qui là encore est totalement faux). Ou encore que le nom dépend de la région de France (ce qui n'est pas totalement vrai).

En fait tout est une question de taille, de morphologie et de nombre de tentacules. L'encornet et le supion sont techniquement des calamars, donc d'une région à l'autre on emploie plus un terme que l'autre, mais en réalité l'encornet est un calamar nain et le supion un calamar miniature. L’encornet fait presque la taille d'une seiche sauf qu'il est allongé tandis que la seiche est arrondie et plus petite. Enfin le poulpe (octopus vulgaris) est tout simplement une pieuvre naine (bien que les deux appellations soient des noms vernaculaires, c'est-à-dire des noms "pas très scientifique" qui englobent plusieurs espèces différentes). Tout comme le poney est un cheval nain. Lorsque le manteau de la pieuvre (c'est-à-dire le morceau sans les tentacules) est égal ou inférieur à 25 cm, ben on appelle ça un poulpe. Outre la taille, deux détails les différencient : 1. la pieuvre a souvent des membranes entre les tentacules (chez le poulpe elles sont absentes ou très petites), 2. les pieuvres peuvent afficher des motifs colorés (le poulpe est toujours uni avec parfois des rayures). De ce fait la pieuvre à anneaux bleus est, malgré sa taille de poulpe, plus souvent appelée "pieuvre" en raison justement de son motif et de ses membranes : elle représente une exception. Le poulpe (et donc la pieuvre) a 8 bras alors que la seiche et le calamar (donc le supion et l'encornet) ont 10 bras. Il y aurait une légende selon laquelle le poulpe mâle a sept tentacules et pas huit. Elle est partiellement vrai : le poulpe mâle a bien sept tentacules... + un "tentacule hectocotyle" (moins long que les autres) qui lui sert en gros de pénis (et qu'il planque la plupart du temps).
Pour certaines espèces de poulpes, le "tentacule hectocotyle" vient en plus des huit tentacules, quand il est pas en double, ce qui fou un peu le bordel dans le nombre d'appendices qu'un poulpe est censé avoir.

Et qu'en est-il du kraken ? Animal de légende, longtemps traqué par les cryptozoologues, persuadés de son existence malgré les moqueries de "la communauté scientifique". Début des années 90, arrive un tournant avec l'affirmation par l'équipage de la Calypso du Commandant Cousteau de la découverte du calmar géant, correspondant à la description du kraken. Pour "la communauté scientifique" cela "en fait bouger une sans toucher l'autre", car les photographies et films seront mis au secret et ne seront dévoilés que dix ans plus tard. Bien obligé cette révélation... car en septembre 2004, deux scientifiques japonais, Tsunemi Kubodera et Kyoichi Mori, sont parvenus à filmer un calmar géant à 900 mètres de profondeur au sud du Japon près de l'archipel d'Ogasawara (Pacifique Nord). Pourtant entre 2000 et 2004, des cadavres de calmars "géant" avaient déjà été aperçus échoués sur des plages ou par des pêcheurs en haute mer, ce qui tendait à prouver les dires de l'équipage de la Calypso. Cependant il ne s'agissait que de "petits" modèles de 5 m ou moins, rien qui ne soit dans les dimension du kraken (15-18 m), et ces témoignages avaient été rapidement tournés en dérision afin d'être décrédibilisés. Mais le spécimen découvert au sud du Japon mesurait déjà plus de 8 mètres, s'ajoutent ensuite des preuves sur l'existence d'individus allant jusqu'à 18 m. Dès lors "la communauté scientifique" se voit contrainte de déclasser le calmar géant des animaux de la cryptozoologie, comme se fût le cas précédemment pour la licorne des mers (narval) puis plus tard la raie géante de Djibouti (diable des mers ou Mobula birostris).

Le Kraken est une créature de la mythologie nordique (Odin, Thor...) et non de la mythologie gréco-romaine. Cela peut paraître bateau de le rappeler mais nos amis anglo-saxons (ainsi que des bloggeurs français peu cultivés) ont la fâcheuse habitude de le confondre avec le Cetus (de la mythologie gréco-romaine) et donc de traduire "Cetus" par "Kraken". Le Cetus est une créature qui a tantôt l'apparence d'une baleine (d'où la constellation) aux allures de requin (on pense à l'orque épaulard), tantôt l'apparence d'un dragon marin (dont la description rappelle le diable des mers) et tantôt un mélange de tout ça. Ainsi dans le film Le Choc des Titans (que ce soit la version de Desmond Davis sorti en 1981 ou celle de Jonathan Liebesman sorti en 2012) le Cetus est injustement appelé "kraken" (et on se demande du coup ce que fout une créature des mythes nordiques dans l'histoire de Persée). Idem dans la série animée Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaques), le Marinas du Cetus Isaak voit son écaille affublé en occident du nom d'une autre créature (kraken) suite à une erreur de traduction (la série japonaise étant d'abord traduite en anglais avant de l'être en langues latines et tous les autres traducteurs ont reproduit cette erreur sans réfléchir) à contrario même avec la forme de son armure (qui est bien l'une de celles du Cetus en non celle du Kraken). Une erreur qui sera reproduite plus tard avec le spectre du Cockatrice, dont le surplice fut traduit par erreur en Basilic (car pareil les anglo-saxons - et certains bloggeurs - confondent aussi cockatrice et basilic) malgré la forme de son armure qui est bien celle d'un cockatrice.
Une légende du net absurde voudrait que l'erreur vienne de Masami Kurumada himself, car il se serait inspiré d'un jouet Transformers (?!) qui avait la forme d'un Cetus mais se nommait "Kraken" (bon pareil, on voit la confusion habituelle des anglo-saxons) et s'assemblait avec d'autres Transformers pour devenir un robot géant appelé "King Poséidon". Ces jouets ont réellement existé, mais d'une part la probabilité que des jouets Américains se soient bien vendu au Japon à cette époque est très minime (exporter des robots-jouets au Japon ? sérieusement ?), la probabilité que Masami Kurumada en ait eu un entre les mains étant encore plus réduite (en fait ces jouets étaient exportés en Chine), et d'autre part on imagine très mal l'auteur (extrêmement cultivé sur les mythes Gréco-romains et même nordiques) faire une erreur aussi grossière en s'appuyant sur un simple jouet (lui qui a fait des recherches de dingue pour son manga).

En Pathfinder.
Dans les bestiaires on peut trouver la pieuvre (taille G), le poulpe (taille P, possible compagnon animal), le calmar (taille M, possible compagnon animal) et la fameuse pieuvre à anneaux bleus (taille TP, possible familier). Sans oublier l'encornet nommé vampire des abysses (taille TP, possible familier) qui a vécu il y a environ 30 à 160 millions d'années et qu'on a redécouvert contre toute attente encore vivant dans les abysses. Le kraken est lui d'office classé comme une créature magique, car le parti pris est de le considérer comme un calmar géant particulier. Du coup le calmar géant est à part et peut être un compagnon animal. Enfin on a le poisson-diable qui est une seiche géante avec du sang de fiélon.[/cadre]

[cadre]Le Tatzlwyrm (ou tatzelwyrm, taztled wyrm, tatzelwurm, guivre).

[float=right][/float] Un Tatzlwyrm ou Taztled Wyrm est une créature mythique associée aux Alpes suisses, françaises, italiennes, autrichiennes et bavaroises, ou à la Slovénie, au Danemark.
Chaque région a sa propre variante de nom, "Stollenwurm" ou "Stollwurm" étant le plus souvent utilisé en Suisse, "Guivre Tachetée" est son nom en France, tandis que "Bergstutz" est le terme autrichien traditionnel. "Tatzelwurm" (pluriel tatzelwürmer) est la forme bavaroise et probablement l'inspiration pour la représentation dans Pathfinder.
En d'autres lieux, il porte encore d'autres noms, comme "Springwurm" (Tyrol), "Daazelwurm", "kuschka" (Slovénie), "lindwurm" ou "Praatzelwurm".
Plusieurs homonymes, mais dont la traduction diffère à chaque fois.

• "Tatzelwurm" signifie "ver à pattes".
  
• "Stollenwurm" ou "Stollwurm" signifie "dragon vermiforme des tunnels miniers ou galeries souterraines".
  
• "Bergstutz", "Birgstutz" ou "Birgstuz'n" signifie "habitant des montagnes". "Birgstutz" est devenu "Guivre" en héraldique.
  
• "Guivre" signifie "serpent monstrueux avalant un être humain". "Guivre Tachetée" parce qu'elle est censée avoir des taches ou des rayures sur tout le corps.
  
• "Taztled Wyrm" signifie "guivre tachetée ou tatouée" dans le sens de "tache ou marque de naissance". Une traduction littérale anglaise de son nom français.
  
• "Tatzlwyrm" est une compression de "Tatzelwyrm", qui est un jeu de mot entre "Tatzelwurm" et "Taztled Wyrm".
  
• "Springwurm" signifie "ver printanier sauteur", ce qui est aussi le nom d'une variété de chenilles destinées à devenir un papillon à écailles de tortue.
  
• "Hȍckwurm" est une version semi-aquatique issue des côtes près de Bremerhaven, qui mange des méduses et crée sa maison avec du varech et du bois flotté.
  

Indépendamment de l'étymologie, tous les récits ont tendance à s'accorder sur le fait que la créature ressemblant à un Tatzelwyrm est définie par un corps serpentin et selon les versions il a soit un visage de chat, soit une tête de dragon mais avec des traits félins, parfois avec deux pattes avant - des glandes venimeuses ou une haleine toxique.
Il est connu comme une créature extrêmement agressive et territoriale qui attaquait parfois sans être provoquée. Localement en France, il est également décrit avec des cornes sur le front dans certains récits. Sa tête serait de forme ronde (comme celle d'un chat) et sans cou visible (elle n'apparaît pas nettement différenciée du reste du corps). Une langue bifide comme celle des serpents est parfois signalée. La sous-espèce Hȍckwurm a un épiderme électrifié.

Historiquement en 1680 un "serpent à tête de chat" anecdotique avec un corps gris noir et sans pattes aurait été rencontré par Johannes Gutenberg et Thomas Tinner à "Hauwelen" un endroit quelque part entre le petit village de Mayence en Allemagne et la montagne de Frümsen dans la Baronnie d'Altsax en Suisse. Il était allégué que la bête mesurait 7 pieds ou plus de longueur. Les habitants du quartier se plaignaient que les pis de leurs vaches étaient mystérieusement aspirés, mais les incidents ont cessé après la mort de cette créature. Johann Jacob Wagner, illustrateur, aurait enregistré des témoignages similaires. Illustrations reproduites ensuite par Johann Jakob Scheuchzer en 1723. Une légende de 1779 décrit une rencontre avec le Tatzelwurm par le fermier Hans Fuchs. Selon l'histoire, alors qu'il se trouvait dans les montagnes, il aurait vu deux de ces créatures devant lui. Effrayé pour sa vie, il s'est enfui chez lui et serait mort d'une crise cardiaque suite à cette expérience. Avant sa mort, il aurait raconté la rencontre à sa famille, décrivant la créature comme mesurant 5 à 7 pieds de long avec un corps en forme de serpent, deux pattes avant griffues et une grosse tête écailleuse en forme de félin. En 1828, un paysan du canton de Soleure en trouva une dépouille dans un marais asséché et la mit de côté avec l'intention de l'apporter au professeur Hugi. Mais entre-temps, les corbeaux en avaient mangé la moitié. Le squelette a été emmené à la ville de Soleure, où ils ne pouvaient pas décider de quoi il s'agissait et l'ont envoyé à Heidelburg. Le naturaliste Karl Wilhelm von Dalla Torre écrivant sur "L'Histoire des dragons des Alpes" en 1887 a expliqué que ces créatures pouvaient toutes être identifiées comme des espèces étranges de lézards ou de serpents. Dalla Torre considérait que ces créatures géantes du passé s'étaient éteintes à son époque, ne perdurant que grâce à la croyance populaire qui leur était associée. La croyance jadis très répandue selon laquelle le tatzelwurm était une sorte de "dragon inférieur", voire une larve de dragon, s'est éteinte progressivement au cours du XIXème et du XXème siècle.

Au XXème siècle justement, un suisse du nom de Balkin prit lors d'une promenade en 1934 une photo de ce qu'il pensait être un vieux tronc d'arbre. Lorsque le flash se mit en marche, le supposé "tronc d'arbre" prit la fuite et disparut.
Le cliché, publié dans le Berliner Illustrieten Zeitung, montre une sorte de tête de poisson au milieu d'un taillis. Dans les années 1930, le Dr Gerhard Venzmer et Hans Fulcher ont recueilli les preuves de 60 témoins. Des créatures similaires ont été signalées en France, en Italie et en Sicile. Jusqu'au Danemark en juin 1973. Puis plus rien jusqu'en 2009 où de multiples observations furent rapportées dans les journaux locaux cette année là. La première durant l'été, par une jeune étudiante en sciences agronomiques, désormais assistante de recherche. Le chercheur cryptozoologique allemand Ulrich Magin a publié plusieurs articles dans Fortean Times et son magazine Bilk documentant ces observations.

Des cryptozoologues établissent parfois un lien entre le tatzelwurm et l'olgoï khorkhoï, un cryptide vermiforme de Mongolie. Toutefois en dehors de leur ressemblance extérieure superficielle, ces deux créatures présentent de nombreuses différences tant dans leur aspect que dans leur mode de vie. Pour d'autres cryptozoologues, le tatzelwurm serait une sorte d'amphisbene, une catégorie de reptiles fouisseurs encore méconnu. Certains traits des amphisbènes évoquent en effet une parenté avec le tatzelwurm : le corps allongé et recouvert d'écailles, évoquant celui d'un ver, avec la tête non différenciée du cou, la présence de deux petites pattes antérieures que l'on retrouve notamment chez certaines espèces. Comme le ajolote (Bipes biporus), une espèce d'amphisbène mexicain dont la particularité est de posséder deux pattes antérieures, à l'instar du tatzelwurm. Mais les amphisbènes ne sont pas venimeux. Selon d'autres, le tatzelwurm serait une espèce inconnue d'héloderme, un genre de lézards particuliers qui possèdent la particularité d'avoir une salive venimeuse et dont le représentant le plus connu est le monstre de Gila. Le cryptozoologue amateur tyrolien Jakob Nicolussi fut le premier à émettre cette hypothèse en 1933, et il donna même un nom scientifique au tatzelwurm : Heloderma europeanum. Bernard Heuvelmans a suggéré que le tatzelwurm pourrait être un lézard de la famille des Anguidés, des lézards sans pattes répandus dans toute l'Europe (on peut citer notamment l'orvet en France). Certaines espèces d'anguidés possèdent des pattes antérieures atrophiées, tandis que d'autres peuvent atteindre des tailles impressionnantes, tel le sheltopusik des Balkans (Ophisaurus apodus) qui peut mesurer jusqu'à 1 mètre 30. Le zoologiste Richard Freeman a écrit qu'il pourrait s'agir d'un poisson-poumon australien (Neoceratodus forsterihas). Les dipneustes (dipnoans) sont un groupe de poissons bizarre. Leurs vessies à air sont modifiées pour agir comme des poumons qui leur permettent d'avaler de l'air. C'est un avantage indéniable en période de sécheresse.

Le Tatzlwyrm est souvent confondu avec le Arassas des Hautes-Alpes Françaises en Savoie, qui semble être une fusion entre un chat et un iguane.
Cette variante est un animal de couleur grisâtre qui vit dans des construction en ruine ou des vestiges de civilisations dont il ne reste que de vieux murs. Son regard tuerait immédiatement, probablement par pétrification comme la basilic.
Un "dragon de montagne" à quatre pattes et au visage de chat a été décrit par un Andreas Roduner comme quelque chose qu'il a rencontré en 1660 sur le mont Wangersberg dans le Sarganserland (Landvogtei de Sargans).
Quand il s'est élevé sur ses pattes postérieures, il serait devenu grand comme un homme, avec des poils en forme de sanglier qui descendent sur son dos. Un naturaliste de 70 ans, Johannes Bueler de la paroisse de Sennwald, l'aurait également vu. Il aurait été submergé par des maux de tête et des étourdissements lorsque la bête a expiré.

La Guivre est aussi confondue avec la Vouivre. "Vouivre" (guivre volante), en franc-comtois, est l'équivalent de l'ancien mot français « guivre », mais cela désigne une autre version équipée d'une paire d'ailes et avec des pattes postérieures et non antérieures. Sans oublier que l'on s'éloigne des traits félins pour aller davantage vers le scorpion. Guivre est traduit par "wurm" ou "wyrm", tandis que Vouivre est traduit par "wyvern". Enfin la guivre est également confondue avec une créature maléfique nommée Gouivre (avec un O) de la mythologie galloise, qui serait une sorte de fée effrayant les voyageurs afin de les rabattre dans la gueule d'un dangereux monstre, généralement un dragon. C'est en gros la version galloise de Charybde et Scylla. Parfois la guivre est confondu avec le Linnorm (appelé aussi Lindworm, lindwurm), qui serait une version gigantesque.

En Pathfinder.
En Pathfinder on a le Tatzlwyrm, appelé aussi Guivre en VF dans certains suppléments. On a également la Vouivre, la Gouivre (nommée vouivre par erreur en VO) et différents Linnorms. L'Arassas peut être construit via l'archétype Vahana, en fusionnant un gros lézard avec un félin. Comme par exemple un Gecko géant, un Lézard à Collerette géant, un Caméléon géant ou un Varan, avec un Chat, un Guépard ou un Léopard.[/cadre]